Retour

📊 La mĂ©thode KIM – Un outil simple pour Ă©valuer les risques liĂ©s aux manutentions manuelles

18 juillet 2025

🔤 Que signifie KIM ?

Le terme KIM est l’acronyme de Key Indicator Method, que l’on peut traduire en français par méthode des indicateurs clés. Il s’agit d’un outil d’évaluation des risques professionnels conçu pour analyser rapidement l’exposition des salariés à des sollicitations physiques pouvant entraîner des troubles musculo-squelettiques (TMS). La méthode est particulièrement adaptée aux tâches impliquant la manutention manuelle de charges, les efforts de poussée ou de traction, ainsi que les mouvements répétitifs.

🏛️ Origine et contexte

La méthode KIM a été développée dans les années 1990 par la BAuA (Agence fédérale allemande pour la sécurité et la santé au travail). Elle répondait à un besoin croissant d’outils simples et fiables pour évaluer les risques physiques en entreprise. Depuis, elle a évolué pour s’adapter à différents types d’activités, donnant naissance à plusieurs versions spécifiques :

  • KIM-LHC : pour le levage, le port et le transport de charges
  • KIM-PP : pour la poussĂ©e et la traction
  • KIM-MHO : pour les opĂ©rations de manutention manuelle
  • KIM-MHO-R : pour les mouvements rĂ©pĂ©titifs

Ces déclinaisons permettent de mieux cibler les risques propres à chaque type de tâche.

🧾 Définitions clés

  • Afin de bien comprendre la mĂ©thode KIM, il est essentiel de dĂ©finir quelques notions fondamentales :
  • Charge physique : il s’agit des contraintes biomĂ©caniques exercĂ©es sur le corps lors d’un effort physique.
  • Facteurs de charge : ce sont les paramètres observĂ©s (poids, frĂ©quence, posture, durĂ©e, etc.) qui influencent le niveau de risque.
  • Indicateurs clĂ©s : ce sont les valeurs attribuĂ©es Ă  chaque facteur de charge, utilisĂ©es pour calculer le score final de risque.

🔢 Score

Le principe de la méthode repose sur le calcul d’un score global de risque, obtenu en combinant les indicateurs clés selon une grille spécifique à chaque version de KIM. Ce score est ensuite classé sur une échelle à 4 niveaux :

L’organisation du travail

  • Risque faible (niveau 1) : aucune action immĂ©diate requise
  • Risque modĂ©rĂ© (niveau 2) : des amĂ©liorations peuvent ĂŞtre envisagĂ©es
  • Risque Ă©levĂ© (niveau 3) : des mesures correctives doivent ĂŞtre planifiĂ©es
  • Risque très Ă©levĂ© (niveau 4) : des actions doivent ĂŞtre engagĂ©es sans dĂ©lai

Ce système facilite la priorisation des interventions en prévention des TMS.

đź§© Facteurs pris en compte

Les facteurs analysés varient selon la version de KIM utilisée, mais incluent généralement :

  • Le poids ou la force exercĂ©e
  • La frĂ©quence des efforts
  • La durĂ©e d’exposition quotidienne
  • Les postures de travail
  • Les distances de dĂ©placement
  • Les conditions environnementales
  • L’organisation du travail

Chacun de ces facteurs est évalué selon des barèmes définis dans la méthode, ce qui permet une analyse systématique et reproductible.

📋 Conditions d’application

La méthode KIM peut être appliquée à toute tâche présentant une charge physique significative et répétée. Elle est particulièrement utile :

  • En industrie, sur des postes de production ou de manutention
  • Dans les secteurs logistique et transport, oĂą les efforts physiques sont frĂ©quents
  • Dans les services de santĂ© ou d’aide Ă  la personne, pour Ă©valuer les contraintes liĂ©es au transfert de patients

Elle peut être utilisée aussi bien par des ergonomes que par des préventeurs ou des responsables HSE, sans nécessiter d’outils complexes.

⚠️ Limites de la méthode

  • Bien que la mĂ©thode KIM soit un outil très utile, elle prĂ©sente Ă©galement certaines limites :
  • Elle repose sur une observation visuelle, donc sujette Ă  des biais d’estimation
  • Elle fournit une analyse rapide, mais moins dĂ©taillĂ©e qu’une Ă©valuation biomĂ©canique approfondie
  • Elle est moins adaptĂ©e aux postes très variables ou aux tâches complexes impliquant plusieurs types d’effort
  • MalgrĂ© cela, KIM reste une mĂ©thode d’évaluation des risques ergonomiques pertinente, notamment pour une première approche terrain.

🛠️ Méthode d’analyse

  • L’analyse avec KIM se dĂ©roule en plusieurs Ă©tapes :
  • Choisir la version appropriĂ©e de la mĂ©thode selon le type de tâche
  • Observer le poste de travail de façon reprĂ©sentative
  • Identifier et noter les facteurs de charge Ă  l’aide des grilles fournies
  • Calculer le score global en combinant les indicateurs clĂ©s
  • DĂ©terminer le niveau de risque et formuler des recommandations d’amĂ©nagement si nĂ©cessaire
  • Cette dĂ©marche est Ă  la fois structurĂ©e et rapide Ă  mettre en Ĺ“uvre, ce qui la rend accessible mĂŞme dans des contextes Ă  ressources limitĂ©es.

    💼 Exemples pratiques d’application

    • En logistique : un opĂ©rateur soulève des colis de 12 kg Ă  une frĂ©quence Ă©levĂ©e pendant 5 heures par jour. KIM-LHC permet d’évaluer prĂ©cisĂ©ment le risque liĂ© Ă  cette activitĂ© et de proposer des solutions comme un transpalette ou une reconfiguration du poste.
    • En usine d’assemblage : une opĂ©ratrice effectue des mouvements de vissage toutes les 10 secondes. Avec KIM-MHO-R, l’analyse met en Ă©vidence un risque de TMS aux membres supĂ©rieurs.
    • Dans le secteur hospitalier : un soignant pousse un chariot de linge plusieurs fois par jour. L’application de KIM-PP rĂ©vèle une force de poussĂ©e trop Ă©levĂ©e nĂ©cessitant un ajustement du matĂ©riel.

    đź§© En conclusion

    La mĂ©thode KIM est un outil pratique et rapide pour Ă©valuer les risques liĂ©s Ă  la charge physique dans les entreprises. Bien qu’elle repose sur une approche simplifiĂ©e, elle constitue un premier niveau d’analyse ergonomique, utile pour prioriser les actions de prĂ©vention. En choisissant la bonne version de KIM et en respectant ses conditions d’application, les entreprises peuvent identifier les postes Ă  risque et amorcer une dĂ©marche proactive de rĂ©duction des TMS.

    🤖 Et si la méthode KIM était intégrée dans CAPTIV Score ?

    L’intégration de la méthode KIM dans CAPTIV Score pourrait offrir une nouvelle façon d’évaluer les risques liés à la manutention, en s’appuyant sur des données objectives issues des capteurs de mouvement et EMG.

    Grâce aux IMUs, les postures contraignantes (comme la flexion du tronc) pourraient être détectées automatiquement. Les fréquences de gestes seraient calculées précisément, et les capteurs EMG permettraient d’estimer l’effort musculaire réel, renforçant ainsi l’évaluation du risque.

    Une telle intégration permettrait de :

    • Gagner en prĂ©cision et en fiabilitĂ© par rapport Ă  l’observation seule
    • Faciliter le calcul automatique des scores KIM
    • Fournir des rapports plus argumentĂ©s et traçables

    👉 Vous utilisez CAPTIV et la méthode KIM vous intéresse ?
    Nous envisageons d’intégrer cet outil dans une future version de CAPTIV Score.


    📍 Contactez-nous pour exprimer votre intérêt ou participer aux tests utilisateurs !